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Notice d'autorité

Pascual, Jean-Paul

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  • Personne

Jean-Paul Pascual, historien spécialiste de Damas et de la Syrie à l’époque ottomane. Né à Casablanca le 08/06/1944, décédé à Aix-en-Provence le 19/10/2015 ; Etudiant en sociologie et à l’Institut des Langues orientales de Paris, il découvre la Syrie en 1971 pour parfaire sa connaissance de l’arabe dialectal. Il se passionne immédiatement pour ce pays et pour son patrimoine et devient historien. D’abord boursier à l’Institut d’Etudes arabes de Damas, il en devient le secrétaire scientifique en 1975, et ce jusqu’en 1985. Il prépare son doctorat de troisième cycle avec André Raymond sur l’histoire économique de Damas au XVIème siècle (étude de textes narratifs et d’archives ottomanes), qu’il soutient en 1982 à la Sorbonne. Damas, son objet d’étude est en pleine mutation. Dans l’urgence de voir disparaître des pans entiers du bâti, et avec une équipe restreinte, il fonde à l’IFEAD l’Atelier du Vieux Damas et va sur le terrain documenter le bâti des zones les plus menacées. Maîtrisant bien le dialecte damascène, il fréquente les marchés de la ville de Damas où il recueille les témoignages des boutiquiers et artisans. Artisanat et commerce seront alors au cœur de ses travaux (ustensiles, outils, meubles, tissus, activités des souks…). En 1985, il intègre le CNRS en France comme chargé, puis maître de recherche à l’IREMAM (Institut de Recherche et d’Etudes sur le monde arabe et musulman à Aix-en-Provence) et poursuit ses travaux à distance : L’Histoire de la société damascène et de ses productions (à travers les inventaires après décès d’époque ottomane). C’est le début de sa collaboration avec Colette Establet, historienne, avec laquelle seront publiés quatre ouvrages et une quinzaine d’articles. De retour au Proche-Orient en 2007 (IFPO, Amman), Jean-Paul Pascual, âgé de 64 ans, se lance dans l’aventure archéologique : le recensement des moulins de la région d’Ajlûn dans le Nord de la Jordanie puis il prend la direction d’une mission sur le site médiéval de Khirbat al-Dûsaq, près de Shawbak. Il se retire en France en 2009.

Lézine, Alexandre

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  • Personne
  • 1906-1972

Architecte et archéologue. Directeur du Service des monuments historiques de Tunisie, maître de recherches au CNRS
Né en Russie en 1906, après une immigration en France et une jeunesse difficile, il obtient son diplôme d’architecte en 1937. Après son retour de déportation pendant la deuxième guerre mondiale, il participe à des missions de fouille en Egypte avec Pierre Montet à Tanis, puis aux fouilles du vieil Évreux et à la restauration des monuments de l’Eure.
En 1949, il est nommé Architecte des Bâtiments de France. Sur la période 1950-1964, il est Architecte à la Direction des Antiquités de Tunisie, puis, à partir de 1952, architecte principal des Monuments historiques de Tunisie. Après l’indépendance de la Tunisie, de 1957 à 1964, il est nommé Conseiller du gouvernement tunisien auprès du Service des Antiquités et des Arts. Il est chargé de cours d'architecture islamique à l'Université de Tunis (1957-1972). A partir de 1957, il entre au CNRS où il devient Maître de recherches. En 1962, il effectue en tant qu’Expert de l'UNESCO deux longues missions en Afghanistan pour l’inspection de monuments bouddhistes et pour des projets de restauration. Il aura aussi ce rôle d’expert en Algérie entre 1960 et 1964 (pour la médina d’Alger). Entre 1969 et 1972, date de sa mort, il met son expertise au service de l’étude des maisons de Rosette (Egypte) et des maisons nobles des périodes mamelouke et ottomane au Caire.

Distinctions

Croix de guerre 1939-1945 ; Officier de l'Ordre des Palmes académiques.

Legrain, Jean-François

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  • Personne

Historien arabisant (EPHE IVe, Paris IV et l'INALCO), chargé de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) depuis 1990. Affecté à l’Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM)/Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (MMSH) d’Aix-en-Provence depuis 2012 (http://iremam-base.cnrs.fr/), il enseigne également à Aix Marseille Université (AMU) et à Sciences Po-Aix.
Il a été chercheur à l’Institut Français d’Études Arabes de Damas (IFEAD) (1976-1977, 1986-1987), au Centre d’Études et de Documentation Économique, Juridique et Sociale (CEDEJ) au Caire (1987-1992), au Centre d’Études et de Recherches sur le Moyen-Orient Contemporain (CERMOC) à Amman et Jérusalem (1992-1994), et au Groupe de Recherches et d’Études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (GREMMO) de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée (MOM) de Lyon (1994-2012). Il a enseigné à l’Institut catholique de Paris (1979-1986) et à l’Institut d’Études Politiques de Lyon (1995-2002, 2010).
Rédacteur de la « Chronologie palestinienne » dans la Revue d’Études palestiniennes (Paris) (1982-1987), il a été membre du comité de rédaction d’Égypte-Monde arabe (Le Caire) (1990-1992), du comité éditorial puis de la rédaction en chef de Maghreb-Machrek-Monde arabe (Paris) (1995-2004) et du comité éditorial des Publications de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée (Lyon) (2011-2012). Il a également été membre du conseil d’administration des Cahiers d’Études sur la Méditerranée Orientale et le Monde Turco-iranien (CEMOTI) (Paris) (2002-2008). Depuis 2001, il est rédacteur-en-chef et webmestre des « Guides de la recherche-sur-Web » (http://www.mom.fr/guides) de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée. En 2012, il est intégré au comité scientifique d’Égypte-Monde arabe (Le Caire).
Ses travaux concernent principalement les mobilisations politiques palestiniennes en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza ; il s’intéresse également aux questions de méthodologie de l’historien du très contemporain confronté aux sources numériques.

Nu’mân, Ahmad Muhammad

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  • Personne
  • 1909-1996

Ahmad Muhammad Nu’mân (1909-1996) fut un intellectuel et un homme politique de premier plan du Yémen.
Celui qui fut connu sous le titre de « Professeur » (al-ustâdh) et comme le fondateur d’une des premières écoles modernes sous les imams de la famille Hamîd al-Dîn (1904-1962), fut un chef de file du mouvement de réforme éducative, politique, sociale et culturelle engagé pour tenter de corriger la politique ultraconservatrice et isolationniste de l’imamat, dès les années 1930. En 1944, il s’enfuit à Aden (sous protectorat britannique) où il fonda, avec son compagnon de lutte Muhammad al-Zubayrî et le groupe dit « des Libres », le journal contestataire Sawt al-Yaman. Après l’assassinat de l’Imam Yahya en 1948, il rentra au Yémen et fut jeté en prison à Hajja, dans le nord du pays, jusqu’en 1955, puis, malgré la confiance que lui accordait le nouvel Imam, Ahmad, il s’enfuit au Caire d’où il organisa l’opposition avec ses compagnons de lutte. Après la révolution républicaine de 1962 et le début de la guerre civile, Ahmad Muhammad Nu’mân fut nommé premier Ministre (1965), mais, tout en défendant la jeune république contre un retour à l’imamat, il s’opposa à la politique et à l’action militaire de Gamal Abdel Nasser au Yémen. En raison de ses positions en faveur d’une conciliation entre républicains et « royalistes », il fut arrêté avec son gouvernement et emprisonné au Caire pendant un peu plus d’un an. Libéré après l’échec de l’intervention égyptienne face à Israël en juin 1967, il se réfugia à Beyrouth, avant d’accepter la vice-présidence de la République en 1974. La même année, l’assassinat de son fils Muhammad le décida à se retirer de ses fonctions, et il s’exila en Arabie Saoudite. Il ne disparut jamais des débats politiques yéménites, même après 1987 et son départ pour Genève, où il s’installa pour raisons médicales, de manière définitive. A sa mort en 1996, sa dépouille fut transportée à Sanaa, où des obsèques nationales furent organisées par le Président Ali Abdallah Saleh.

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Archives Nationales d'Outre Mer (ANOM)

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  • Collectivité
  • 1966-...

Service à compétence nationale installé à Aix-en-Provence depuis 1966, les Archives nationales d’outre-mer (ANOM) ont pour mission la conservation, la communication et la collecte des archives de l’expansion coloniale française.
Héritières de trois siècles d’histoire, elles conservent deux grands ensembles au passé administratif et archivistique différent : d’une part les archives des ministères qui furent chargés du XVIIe au XXe siècle de l’empire colonial français, d’autre part les archives transférées des anciennes colonies et de l’Algérie lors de leur indépendance.
Les ANOM conservent aujourd’hui 38 kilomètres d’archives et accueillent chaque année plus de 2000 lecteurs.

Fayein Claudie

  • Personne
  • 1912-2002

Née en 1912 dans une famille parisienne aisée, elle ne connut guère son père, Julien Menant, tué en 1915 dans la Somme. C’est son grand-père, Jules Coutan, sculpteur et professeur aux Beaux-Arts de Paris, qui prit donc en main son éducation. Manifestant le plus grand mépris pour les médecins et vivant dans la crainte des maladies contagieuses, celui-ci préféra garder ses petites-filles à la maison et leur faire apprendre à lire et à écrire par des précepteurs, plutôt que de les envoyer à l’école. Grâce à son insistance, Claudie fut finalement scolarisée à l’âge de 14 ans, après une enfance vécue dans l’isolement qu’elle brisait en rêvant de voyages et en se plongeant avec avidité dans la lecture. Très tôt, elle fut sensible aux injustices et inégalités de la société qui l’entourait et, plus tard, elle choisit la médecine comme instrument de son engagement social et politique. C’est au cours de ses études de médecine qu’elle fit la connaissance d’André Fayein qui allait devenir son époux. De cette période date aussi son premier voyage en URSS. Après la débâcle française face aux armées hitlériennes, le jeune couple de médecins quitta Paris et s’installa à la campagne, en Bourgogne. En août 1944, Claudie Fayein réussit à sauver in extremis d’un peloton d’exécution allemand son mari qui était engagé dans la Résistance.

À la libération, les Fayein et leurs quatre enfants retournèrent à Paris et Claudie accepta un poste de médecin conseil à la Sécurité Sociale dans la région parisienne. Durant cette période, elle prit davantage conscience de l’ampleur du sous-développement des pays du tiers-monde. Se souvenant d’une promesse qu’elle s’était faite petite, de se rendre utile dans ces pays, elle décida de se porter candidate à l’étranger. Femme approchant la quarantaine et mère de quatre enfants, sa candidature ne pouvait que susciter des doutes auprès du Ministère des Affaires étrangères. Elle persévéra néanmoins. Ayant appris qu’un médecin était demandé pour le Yémen, elle posa sa candidature qui, faute de concurrents, fut retenue. Puis, en juin 1950, elle obtint finalement l’accord de « Sa Majesté l’imam Ahmed » par l’intermédiaire du docteur Ribollet, chef de la Mission médicale française au Yémen, alors en congé en France.

Cette mission médicale était née quelques années auparavant, en 1946, lorsque le Dr Serin fut appelé en consultation par l’imam Yahiya pour soigner une des princesses de sa cour. Satisfait des services rendus, l’Imam réclama ensuite la présence permanente d’un chirurgien. En réponse, la France décida d’envoyer le Dr Ribollet. Rapidement la mission fut renforcée par six autres médecins. Cependant l’absence de confort, le manque de liberté, la parcimonie des moyens professionnels et les rapports délicats avec les autorités locales, autant de facteurs qui contribuèrent à réduire peu à peu cette mission. L’un des membres mourut sur place, les autres repartirent l’un après l’autre, dont le Dr Lansoy, seule femme du groupe. Le Dr Ribollet en restait l’unique membre, lorsque le Ministère des Affaires Etrangères décida d’y envoyer Claudie Fayein. Celui-ci devait décéder subitement en juin 1951 à Taez, quelques mois à peine après l’installation de Claudie Fayein à Sanaa.

Le 18 av ril 1952, sa première mission au Yémen prenait fin. Elle quitta Sanaa, cette fois en avion via Aden puis l’Arabie saoudite, pour retrouver les siens en France. Dans les années qui suivirent son retour, sa passion pour l’ethnologie l’amena à poursuivre sa formation dans cette discipline, puis à réaliser des enquêtes ailleurs dans le monde, en Albanie, en Yougoslavie et en Ouzbékistan. Mais elle consacra son temps surtout à faire connaître le Yémen. Elle multiplia les conférences, organisa à Paris au musée de l’Homme une exposition sur le pays avec les objets et les photos qu’elle en avait ramenés. Elle se lança aussi dans la rédaction d’un ouvrage qui parut en 1955 sous le titre Une Française médecin au Yémen. Avec beaucoup de sincérité, de sensibilité et de talent, elle y relate sa rencontre avec la société et les gens du Yémen qu’elle a su apprécier et aimer, sans pour autant taire ce qui la heurtait. Le livre connut un grand succès, d’abord en France, puis ailleurs en Europe à travers des traductions en anglais, allemand, polonais, serbe, russe, hongrois et suédois.

Après le renversement de l’imamat en septembre 1962, Claudie Fayein avait hâte de découvrir le « nouveau Yémen ». Mais la longue guerre civile, qui avait suivi le changement de régime, l’obligea à patienter jusqu’en 1969. Le 1er octobre 1969, elle rouvrit son carnet personnel pour y noter directement, à la suite du 18 avril 1952, la date de son retour au Yémen. De cette manière, elle ne pouvait exprimer plus fortement que pour elle, c’était la même aventure qui se poursuivait, malgré une longue interruption de 17 ans. Elle revenait au Yémen, à nouveau comme médecin, mais aussi comme ethnologue, cette fois dans une mission du CNRS dirigée par Joseph Chelhod et chargée de mener une étude anthropologique sur la société yéménite.

Muhsin al-‘Ayni, alors premier ministre, confia à Claudie Fayein la mission de contribuer, en tant qu’ethnologue, à la création à Sanaa d’un musée national où tous les Yéménites, à travers la diversité de traditions populaires régionales fortes, se retrouveraient rassemblés dans une trame historique nationale commune, sans discontinuité depuis les brillants royaumes sud arabiques préislamiques jusqu’à la révolution de 1962.
Elle reprit donc le service médical dans l’hôpital, qu’elle avait connu lors de sa première mission et où elle retrouva son amie, l’infirmière d’origine française Nagiba, tout en effectuant parallèlement de multiples voyages dans les différentes régions du Yémen pour collecter les objets qu’elle comptait exposer dans le musée en cours de constitution. En avril 1970, du Yémen du Sud, elle passa au Dhofar où elle accompagna pendant quelques semaines les maquisards du Front de Libération d’obédience marxiste qui contrôlait alors presque entièrement cette province du Sultanat d’Oman et qui était soutenu par la jeune république du Yémen du Sud.

Dès septembre 1970, à l’occasion de la fête nationale du 26 septembre, elle organisa une première exposition de photos, suivie l’année suivante d’une seconde, préparée en collaboration avec Alain Bertaud, architecte et expert auprès des Nations Unies. Peu après, le musée s’installa dans Dâr al-Shukr, superbe palais dominant la place Tahrir et construit en 1938, du temps de l’imam Yahiya. Si la section archéologique aménagée par l’italien Paolo Costa ouvrit ses portes dès février 1971, ce n’est qu’un an plus tard que les premières salles de la section ethnologique organisées par Claudie Fayein furent inaugurées. Jusqu’en 1981, au cours de missions régulières au Yémen mais moins longues que les premières, elle continua à rassembler des objets et à aménager de nouvelles salles dans le musée, dont une consacrée aux cérémonies du mariage. Dans cette entreprise, elle s’inspira très fortement de la muséographie développée autour des arts et traditions populaires en Europe, et tout particulièrement en France après la seconde guerre mondiale.

Le Musée National de Sanaa connut un immense succès : auprès des Yéménites qui affluaient en nombre tous les jours, mais aussi auprès des étrangers, de plus en plus nombreux à venir visiter le pays. Au début des années 1980, avec le développement concomitant de fouilles archéologiques à travers le pays, naissait l’idée de créer un nouveau musée. Aménagé dans Dâr al-Sa’ada, l’ancien palais de l’imam Yahiya voisin de Dâr al-Shukr, il ouvrit ses portes à l’occasion de la fête nationale le 26 septembre 1987. Il comprend une importante section ethnographique, avec notamment la salle de la mariée transférée dans le nouveau musée. Le premier musée, hébergé dans Dâr al-Shukr et fermé en 1989, devait être entièrement rénové pour devenir un grand musée ethnographique. Malheureusement, ce projet n’a toujours pas abouti. Pourvu que les collections, si patiemment constituées par Claudie Fayein, aient pu être préservées et puissent un jour prochain à nouveau être exposées au public.

En hommage aux très éminents services rendus à leur nation, les autorités yéménites proposèrent à Claudie Fayein l’honneur exceptionnel, pour une étrangère non arabe, de porter la nationalité yéménite. Elle l’accepta avec fierté en 1990, lorsque les deux Yémen réalisèrent l’unité qu’elle avait si ardemment souhaitée. Et c’est avec un passeport yéménite qu’elle effectua du 17 au 19 octobre 1993 son ultime voyage à Sanaa, comme invitée d’honneur du président Mitterrand lors de sa visite officielle, la seule jusqu’à ce jour réalisée par un président français au Yémen. Elle décéda à Paris en janvier 2002.

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